Galaxie 98 by Collectif

Galaxie 98 by Collectif

Auteur:Collectif
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Éditeur: OPTA
Publié: 1972-01-29T05:00:00+00:00


Il y eut cette semaine-là une grande battue contre les chauves-souris, mais qui ne servit pas à grand-chose. La semaine suivante, les premiers remplaçants crevaient de fièvre. Leurs injections n’avaient pas marché, de même que le truc qu’on donna à la fournée suivante. Ensuite, plus personne ne vint, à part quelques médecins volontaires. Les cantonnements, les avions et le mess commençaient à puer. Une fois que vous étiez affaibli, cette dysenterie ne pouvait plus être contrôlée.

Tout ce qu’ils recevaient, c’étaient des provisions. Chaque jour ou presque il leur tombait une nouvelle tonne de trucs. La majeure partie était mise de côté et on la laissait pourrir. Ils nageaient dans la nourriture. Les cuisiniers titubants poussaient steaks et écrevisses devant les hommes, qui tremblaient et sortaient pour vomir. Même l’hôpital avait de la place à présent, parce qu’il se trouva que la gégé vous tuait bien à la fin. À ce moment-là, vous étiez heureux de partir. Un cimetière grandit de l’autre côté de la piste d’atterrissage parmi les squelettes des arbres défoliés.

Ce fut ce dernier matin-là que Hobie fut envoyé récupérer la patrouille la plus éloignée. Il était l’un des derniers qui eût encore assez d’énergie pour de longues missions. La patrouille de trois hommes était très à l’intérieur du territoire gué, mais Hobie s’en fichait. Il ne pensait qu’à une chose : ses intestins. Jusqu’à présent, il n’avait encore salopé ni ses vêtements ni son avion. Quand il se fut posé près de leur signal, il bondit hors de l’hélico et se rua sous sa queue. La patrouille monta, hurlant après lui.

Ils avaient un prisonnier avec eux. Le Gué était nu et étonnamment large. Il marchait par petits bonds ; ses bras étaient liés par du fil de fer et une chemise était nouée autour de son visage.

C’était le premier Gué que Hobie voyait de près. Au moment où il entra, il vit combien les solides dents brunes du Gué brillaient et enflaient autour du fil de fer. Il souhaita voir son visage. Le mitrailleur dit que le Gué était un Siriono, et c’était important parce qu’on ne savait pas que les Sirionos étaient avec les Gués. C’était une tribu nomade très primitive.

Quand Hobie reprit la route du camp, il se rendit compte que sa maladie empirait. Cela devint une lutte pour se cramponner à la conscience et maintenir le cap. Heureusement, personne ne lui tira dessus. À un certain moment, il entendit pas mal de cris derrière lui, mais ne put y faire attention. Il parvînt finalement au-dessus du terrain et se posa. Il laissa tomber son visage entre ses mains.

— « Ça va ? » demanda son mitrailleur.

— « Ouais, » fit Hobie en les entendant sortir. Ils remuaient quelque chose de lourd. Finalement, il se leva et les suivit. Le plancher était humide. Ce n’était pas inhabituel. Il se pencha et resta là à regarder le plancher à trente centimètres de son nez. Le truc humide était du sang. Il avait éclaboussé partout autour d’une large flaque.



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